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Travailleurs de Côte d'Ivoire
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CONFIANCE ET  VIGILANCE

L'avenir du pays et de la Sous-Région en Jeu  
25 Juillet 2008
 

Alors que péniblement, le gouvernement cherche les voies et moyens pour la tenue, le 30 Novembre 2008, de l'élection présidentielle sensée mettre un terme à la douloureuse crise militaro-politique que vit la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002, la situation socio-politique a été marquée ces dernières semaines par des manifestations et des mouvements de grève des transporteurs à la suite de l'augmentation du prix des denrées alimentaires et celui des produits pétroliers, entraînant de fortes perturbations de la vie économique, sociale et administrative de notre pays.

Nous avons suivi ces évènements avec la plus grande vigilance et le FPI notre parti est resté mobilisé pour apporter, sa contribution à l'apaisement de la situation. Le FPI a salué les décisions pertinentes, empreintes de sagesse, d'humilité et de lucidité, prises par le Gouvernement et se félicite de l'accalmie et de la reprise du travail.

Face à l'exploitation politicienne que le RHDP veut faire des difficultés actuelles du pays en poussant à la grève la Centrale Syndicale qui lui est inféodée, l'UGTCI, dans un contexte marqué par la précarité de la situation intérieure, par la grande sensibilité du pays aux perturbations de l'environnement économique international et par les défis à relever en matière de paix et de prospérité, nous avons jugé nécessaire, à travers une analyse approfondie de la situation nationale d'en appeler au sens de responsabilité, à la maturité politique et à l'esprit patriotique des Ivoiriennes et des Ivoiriens d'une part, à la vigilance de la Communauté Internationale et du facilitateur de l'Accord Politique de Ouagadougou (APO) d'autre part, pour faire barrage aux menées subversives et à toutes les initiatives intempestives de nature à compromettre la tenue des élections et la sortie de crise. 

I. ANALYSE DE LA SITUATION NATIONALE

Les manifestations et les grèves liées à la hausse du prix des denrées de première nécessité (en Juin 2008) et celle du prix des produits pétroliers ont révélé une autre dimension de la situation difficile dans laquelle se trouve notre pays.
Notre pays est aujourd'hui confronté à trois défis majeurs:

  1. La conduite et le financement du programme de sortie de crise;
  2. la dette et l'Initiative PPTE;
  3. la défense du niveau de vie des Ivoiriens face à l'envolée des prix des matières premières agricoles et des produits pétroliers sur le marché international.

A travers notre engagement, notre mobilisation et notre détermination à relever ces trois défis, c'est notre présent et l'avenir du pays et de toute la Sous-région qui sont en jeu.

  1. La crise et la responsabilité du RHDP

Il n'est pas inutile de rappeler que la Côte d'Ivoire est aujourd'hui coupée en deux parce qu'à la mort du Président Félix Houphouët-Boigny, deux hommes de son sérail (Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara) sont entrés en guerre pour la succession. Le premier a tenté d'éliminer politiquement le second en instrumentalisant la justice (mandat d'arrêt international) et par la propagande politique (concept d'ivoirité); en réaction, le second a renversé le régime en fomentant (en 1999) le premier coup d'Etat dans l'histoire de la Côte d'Ivoire; mais il ne réussit à s'emparer du pouvoir. Ayant tous deux perdus le pouvoir du fait de leurs turpitudes, ils ont mis en sourdine leurs querelles intestines pour tenter de reprendre par la force instrumentalisant l'Houphouétisme, le pouvoir qu'ils considèrent comme l'héritage que le feu Houphoët-Boigny leur aurait laissé et que Laurent Gbagbo aurait usurpé. Il faut donc par les armes, de façon violente et brutale, bouter Laurent Gbagbo hors du pouvoir; à défaut l'avoir à l'usure en l'empêchant de gouverner et d'asseoir une légitimité: tentatives de coup d'Etat à répétition depuis 2000; recrutement de mercenaires et rébellion armée depuis 2002; campagnes médiatiques et diplomatiques pour renverser le régime avec l'appui de la Communauté Internationale; etc. Tout cela a échoué grâce au génie politique du Président Laurent Gbagbo, à la mobilisation patriotique des Ivoiriens et à l'esprit républicain de nos Forces de Défense et de Sécurité.
A la faveur des Accords de paix, on a recourt alors à l'entrisme, c'est-à-dire imposer sa présence dans le gouvernement et l'utiliser pour contrarier la sortie de crise.
Dans le Gouvernement de sortie de crise, les Ministres issus du RHDP ne sont mûs que par la recherche du profit personnel et celui de leurs partis. Lorsque surviennent des contestations sociales, ils ne marquent aucun empressement à résoudre les problèmes; ils laissent pourrir la situation, obligeant le Président de la République à monter précipitamment au créneau, chaque fois.
Pour la sortie de crise, ils sont toujours partisans des solutions les plus coûteuses, les plus complexes et les moins efficaces; espérant ainsi, asphyxier financièrement l'Etat, annihiler sa capacité à faire face à ses autres engagements et le réduire à l'impuissance face à la fronde sociale. La CEI, dominée par le RHDP réclame 36 milliards pour l'organisation des élections là où habituellement la Côte d'Ivoire dépensait moins de 10 Milliards; comme le recensement électoral pouvait être conduit de façon économique par l'INS, ils ont exigé de faire appel à un opérateur français, la SAGEM qui va coûter au pays 63 milliards de F CFA; auxquels il faudra ajouter 3 milliards F CFA pour la reconstruction des registres d'état-civil détruits par la rébellion, 7 milliards pour le Centre de Commandement Intégré exigé par la rébellion dans le cadre de la mise en œuvre du DDR et de la sécurisation du processus de sortie de crise (audiences foraines, identification, élections, libre circulation des personnes et des biens), 26 milliards pour la réinsertion de leurs ex-combattants et la réhabilitation des équipements qu'ils ont détruits, 13 milliards pour réhabiliter sommairement les édifices publics et réinstaller l'administration territoriale qu'ils avaient chassée des zones CNO. Au total, la Côte d'Ivoire doit mobiliser près de 200 milliards pour résoudre les problèmes nés de la rébellion armée du RHDP. 
Le RHDP se nourrit de la crise et prospère dans la crise. Il n'a cure des souffrances qu'endurent les populations du fait de cette situation. Assoiffé de pouvoir, de prébendes et de privilèges, hanté par la phobie du préjudice politique et matériel d'une débâcle électorale assurée, Bédié et Alassane se sont enfermés dans la logique diabolique de la politique du pire: moi ou le chaos. Ne cédons pas à ce chantage odieux; mobilisons-nous pour imposer la paix et la tenue effective de l'élection présidentielle le 30 Novembre 2008.

            2Les échéances de la dette dans le cadre de l'Initiative PPTE

La Côte d'Ivoire est aujourd'hui classée Pays Pauvre Très Endetté à cause de la gestion gabégique du PDCI-RDA pendant son règne trentenaire. La Côte d'Ivoire croule sous le poids d'une dette dont l'estimation à fin 2008 est de 7142 Milliards plus de 6000 milliards de dette extérieure et près de 1000 milliards de dette intérieure. La dette représente 70% du PIB (Produit Intérieur Brut), c'est-à-dire que la Côte d'Ivoire doit sacrifier 17 mois de PIB pour solder tout le stock de sa dette. Avec un service de la dette de 565 milliards en 2008 et de 817 milliards en 2008, le ratio service de la dette sur ressources propres (hors dons) est respectivement de 28,83% en 2008 et de 37,25% en 2009, largement au dessus des standards internationaux fixés. Le pays n'a plus la capacité nécessaire pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. Ainsi la dette constitue un vrai fardeau qui plombe le développement du pays, par la saignée qu'elle opère sur les finances  publiques et par son impact sur la santé financière des entreprises, donc sur l'économie nationale.
L'Initiative PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) conçue en septembre 1996 par le FMI pour aider les pays pauvres à organiser leur désendettement est une chance unique pour sortir le pays du cercle infernal de l'endettement.
En 1998, la Côte d'Ivoire a été déclarée éligible à l'Initiative PPTE. Mais, un an après (1999), le FMI et la Banque Mondiale étaient obligés de suspendre le programme face à l'incapacité d'Henri Konan Bédié et de ses Ministres à maîtriser leurs appétits financiers et à gérer sainement les finances publiques.
A son accession au pouvoir d'Etat (octobre 2000), le Président Laurent Gbagbo a hérité de cette montagne de dettes. Considérant que cette situation d'endettement constitue un drame pour la Côte d'Ivoire et convaincu de ce que la réussite de son ambitieux programme de Refondation sociale n'est nullement possible sans une amélioration substantielle des finances publiques, donc un traitement adéquat de la question de la dette, le gouvernement de la Refondation a engagé les négociations avec les Institutions de Bretton-Woods qui ont abouti dès Juillet 2001 à la signature d'un programme intérimaire dont l'exécution satisfaisante a permis la conclusion d'un programme FRPC (Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance) le 10 Avril 2002. A partir de Septembre 2002 (point de décision), le pays devait bénéficier d'une réduction de 90% de sa dette dans un délai maximum de trois (3) ans (point d'achèvement). Sur cette base, le gouvernement projetait de débloquer les salaires (en mars 2003 et s'était attelé à finaliser sa stratégie) pour la Réduction de la Pauvreté (SRP). A la veille de cette rencontre capitale avec les Institutions de Bretton-Woods, le pays a été attaqué, comme pour réduire à néant tous les efforts consentis depuis 2001 et compromettre à jamais le bénéfice de l'Initiative PPTE.
Malgré tout, le pays reste éligible à l'Initiative PPTE. Mais celle-ci sera retirée du champ des mécanismes de réduction des dettes des pays pauvres très endettés à partir de fin 2008. Pour bénéficier d'une FRPC lors des négociations avec le FMI en Septembre 2008 et espérer un allègement de la dette à la fin de l'année 2009 (point d'achèvement), il est impérieux pour notre pays:

  1. de ne rien entreprendre qui puisse compromettre la mise en œuvre satisfaisante du programme d'Assistance d'Urgence Post Conflit conclu en Août 2007 avec le FMI et qui est  assorti d'important don de Gouvernance Economique et de Redressement (GGER) de la Banque Mondiale d'un montant de 287 millions de dollars US;
  2. De disposer de ressources pour honorer ses engagements vis-à-vis des bailleurs de Fonds multilatéraux (Banque Mondiale, BAD, BOAD, UEMOA, etc.) estimés à 181 milliards F CFA d'ici décembre 2008 y compris 106 milliards F CFA d'arriérés vis-à-vis de la BAD (Juillet 2008).

L'enjeu financier de tout cela, c'est l'annulation d'au moins 4000 Milliards FCFA sur notre dette extérieure dans un an et le rééchelonnement du reliquat (2000 milliards) sur 40 ans au moins. Le pays retrouverait toute sa santé financière pour engager un nouveau départ en matière de développement économique et social.
Indiquons au passage que le Cameroun, pays qui était aussi endetté que la Côte d'Ivoire (8.000 milliards F CFA) s'était essayé à l'exercice longtemps après notre pays (2001). Grâce à sa stabilité et à la disponibilité gouvernementale, il a achevé le programme (2004) et sa dette extérieure n'est plus que de 500 milliards F CFA.
Notre pays se trouve dans une position très critique et il est absolument capital que tous les Ivoiriens en prennent conscience et agissent de manière à préserver nos chances de réussir cet examen de passage. C'est le lieu de saluer le remarquable travail abattu, dans la discrétion, par le Ministre Diby Koffi Charles, Ministre de l'Economie et des Finances.
Toute revendication excessive, toute grève et toute manifestation qui aurait pour conséquence de compromettre la mise en œuvre de ce programme, comme en 2002, doit être analysée et interprétée comme une nouvelle agression, un nouveau complot contre la Côte d'Ivoire pour prolonger les souffrances des Ivoiriens et hypothéquer son avenir et celui de sa jeunesse.
Le troisième défi auquel le pays est confronté est celui de la lutte contre la cherté de la vie.

            3 -  La hausse des prix et le pouvoir d'achat des Ivoiriens

Il faut rappeler et insister sur le fait que la flambée actuelle des prix des produits alimentaires et des produits pétroliers est internationale et qu'elle est liée à la crise économique sans précédent que vit le monde. Les causes essentielles sont:

  1. La crise alimentaire due à la hausse des cours du pétrole, à l'augmentation de la production de carburant à partir des produits agricoles (agro-carburant) ; etc.
  2. la crise pétrolière liée principalement à la hausse forte et imprévue de la demande mondiale de pétrole émanant notamment des économies émergentes (CHINE), de la saturation des capacités de production de l'OPEP, de la faiblesse des stocks pétroliers et de l'insuffisance des investissements dans les capacités de raffinage des pays consommateurs (USA);
  3. la crise financière due au ralentissement de la croissance américaine, à la dépréciation continue du dollar et au scandale des crédits immobiliers aux USA.

Chaque pays fait face à cette crise économique en fonction de ses capacités propres et de sa situation intérieure. En Côte d'ivoire, le Chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo n'est pas "resté sourd et insensible" face au désarroi des populations comme l'affirme le RHDP. Des mesures concrètes ont été prises et mises en œuvre pour protéger le pouvoir d'achat des Ivoiriens.

    A - La crise alimentaire et les actions du Gouvernement

Rappelons tout d'abord qu'à cause de la politique hasardeuse, imprévoyante et néo-coloniale menée par le PDCI-RDA depuis l'indépendance, la Côte d'Ivoire produit ce qu'elle ne consomme pas (café, cacao, hévéa, ….) et consomme ce qu'elle ne produit pas suffisamment (riz, maïs, etc.). La politique agricole du PDC-RDA n'avait pas pour finalité de nourrir le peuple et d'assurer la Sécurité alimentaire du pays; la dissolution en 1977 de la SODERIZ, structure de promotion et d'encadrement de la filière riz illustre cette inconséquence et montre la responsabilité du PDCI-RDA dans la crise alimentaire actuelle. A l'heure actuelle la Côte d'Ivoire importe 60% du riz qu'elle consomme (900.000 T). Dans ces conditions, toute fluctuation sur le marché international du prix des produits agricoles a des répercussions directes sur la situation des prix en Côte d'Ivoire. Or, de 2007 à 2008, le prix du blé a augmenté de 130%, celui du riz de 74%, du soja de 87% et du maïs de 53%.
Malgré le contexte économique et socio-politique difficile, le gouvernement a réagi en prenant des mesures pour limiter l'impact de ces hausses sur le prix au consommateur. Il s'agit de :

  1. la réduction du taux de la TVA de 18% à 9% pour le lait, l'huile de palme raffinée, la tomate en conserve, le sucre et le ciment;
  2. la suspension de la taxe sur le développement de la culture riz;
  3. la suspension des droits de douane à l'importation pour le lait, l'huile de palme raffinée, la tomate en conserve, le sucre, la farine, le poisson, le riz et le ciment;
  4. la suspension de la perception de la TVA à l'importation pour les intrants concourant à la fabrication du ciment;
  5. mise en place d'un comité interministériel chargé de la lutte  contre la flambée des prix et négociation avec les opérateurs économiques (importateurs et industriels) pour l'application effective de ces mesures.

Le coût direct de ces mesures est évalué à 30 milliards F CFA. En outre, à l'issue du Conseil des Ministres du dimanche 20 Juillet 2008, d'autres mesures touchant à la réduction du train de vie de l'Etat ont été prises pour consolider la capacité de l'Etat à soutenir le pouvoir d'achat des Ivoiriens.
La capacité d'intervention de l'Etat aurait été plus grande si des ressources importantes n'étaient pas consacrées à l'heure actuelle à résoudre une crise militaro-politique créée de toute pièce par le RHDP et si le PDCI-RDA n'avait pas enfermé le pays dans cette crise de l'endettement.
Pour trouver une solution durable et viable au problème de la crise alimentaire, le chef de l'Etat a décidé de la relance de la production alimentaire nationale à travers la mise en œuvre d'un programme d'urgence pour le riz d'un coût de 17 Milliards F CFA (2008), la réhabilitation des pistes rurales pour améliorer la mise à marché des produits avec une enveloppe financière de 11 milliards F Cfa et la préparation d'une stratégie pour les autres productions vivrières. D'autres financements sont recherchés au niveau de l'UEMOA et des Institutions Internationales qui, au regard du caractère mondial de l'insuffisance de l'offre des denrées alimentaires et des risques que cette situation pourrait causer à l'équilibre macro-économique mondial, ont décidé de soutenir les efforts des Etats.

    B - La crise énergétique et les actions du Gouvernement

La Côte d'Ivoire importe par an à travers la SIR en moyenne 3.500.000 tonnes de produits pétroliers dont un (1) million de Tonnes destiné au marché national et 2.500.000 tonnes pour l'exportation. Mais la Côte d'Ivoire est aussi productrice de pétrole et de gaz naturel. La production nationale assurée actuellement par trois grandes compagnies, est de 49.000 barils par jour. Elle est exportée. Aux termes des contrats de partage de production qui la lient aux entreprises pétrolières et qui datent de l'époque du PDCI-RDA, la part de la Côte d'Ivoire est de 6.000 barils par jour (12%) soit environ 200.000 à 250 000 Tonnes par an (20 à 25% de la consommation nationale).
De 2000 à 2008, le prix du baril de pétrole brut (Brent) a connu sur le marché international, une augmentation de 376,8% passant de 28,56 dollars à 136 dollars. Pays importateur net, la Côte d'Ivoire subit de plein fouet le choc pétrolier.

Malgré l'importante hausse des prix sur le marché international, les prix à la pompe avaient été maintenus pratiquement à leur niveau de Juillet 2005.

 

 

1999

2000

2005

2006

2007

2008

Prix en (F CFA)

Super

395

 

539

 

585

 

585

 

615

 

795

 

Gas-oil

270

 

355

 

475

 

475

 

545

 

785

 

Pétrole lampant

200

 

290

 

395

 

395

 

470

 

550

 

C'est donc l'Etat, à travers la SIR qui a supporté jusqu'en juin 2008 les augmentations des prix du pétrole sur le marché international. Ce blocage de prix a coûté 63,2 milliards F CFA; la SIR était asphyxiée; les banques refusaient de financer ses cargaisons. Dans le contexte actuel des nombreux engagements de l'Etat comme décrits ci-dessus, celui-ci ne dispose d'aucune marge de manœuvre pour continuer de supporter seul l'impact de la flambée des prix sur le marché international.
Le réajustement du prix des produits pétroliers à la pompe était inévitable et incontournable, au risque de compromettre l'apprivoisement de la SIR, donc de bloquer la vie économique et sociale du pays et de la Sous-région; d'autant que les perspectives d'évolution du prix du baril de pétrole ne sont guère rassurantes, malgré le léger repli constaté ces dernières semaines.

            4 – Le RHDP et la situation nationale

Les partis politiques membres du RHDP croient avoir trouvé dans les difficultés que rencontrent les Ivoiriens, une occasion d'achever leur plan diabolique de déstabilisation. Bien que membres du gouvernement de sortie de crise qu'ils qualifient par inculture politique ou par mauvaise foi de "gouvernement de la Refondation", son action et ses décisions sont l'objet de critiques virulentes et ils n'ont pas hésité à apporter publiquement leur soutien politique à la grève projetée par l'UGTCI. Evidemment, l'UGTCI n'est que le prolongement du PDCI-RDA dans le monde syndical. Avec sa doctrine du "syndicalisme de participation responsable", l'UGTCI est co-responsable de la faillite économique, sociale et politique du pays et de la précarité des conditions de vie et de travail des Ivoiriens. Où était l'UGTCI lorsqu'on instaurait dans ce pays des salaires à deux vitesses dans l'Education Nationale ; pourquoi l'UGTCI n'a-t-elle pas réclamée ne serait-ce qu'un SMIG à 60.000 F CFA du temps de ''la pluie de milliards" d'Henri KONAN BEDIE. Comment peut-on revendiquer dans un pays coupé en deux depuis six (6) ans, économiquement exsangue et écrasé par la dette, un SMIG à 120.000 F CFA. Ce n'est pas en période de crise que les salaires s'améliorent; c'est en période de prospérité. Halte à la démagogie; a-bas la manipulation. Faisons preuve de sagesse et de responsabilité, mettons-nous au travail pour construire la paix et la prospérité pour tous.
Prenant prétexte des arrestations opérées dans la filière café-cacao, le RHDP ose mettre en cause la moralité des dirigeants du FPI. Mais enfin, peut-on trouver en Afrique ces trente (30) dernières années, un régime politique plus pourri et des hommes politiques plus corrompus que ceux que les Ivoiriens ont dû subir avec le PDCI-RDA. Sinon :

  1. qui a fêté "des milliards" en surfacturant la construction des complexes sucriers dans les années 1970;
  2. qui a démantelé la caisse de stabilisation après avoir exploité honteusement les paysans ivoiriens pendant quarante (40) ans et s'être enrichi de façon scandaleuse;
  3. qui s'est servi de la caisse de péréquation pour enrichir de façon illicite une classe de quotataires et de rentiers;
  4. qui a conçu et utilisé la Logemard pour détourner les derniers publics à travers des baux fictifs;
  5. qui a inventé des ''opérations clés en mains'' pour s'offrir sur le dos du contribuable ivoirien des milliers d'hectares de plantations d'hévéas et de palmiers à huile "clés en poche";
  6. qui a été trempé dans "l'affaire Roger NASRA" de fraude aux impôts;
  7. qui a volé les 18 milliards de l'Union Européenne et provoqué la suspension de la coopération de la Côte d'Ivoire avec les Institutions de Bretton-Woods, privant notre pays d'une possibilité d'annulation de sa dette ;
  8. etc.

La liste des crimes économiques commis par les dignitaires du PDCI-RDA est impressionnante et n'a aucune commune mesure avec les accusations portées contre quelques cadres du FPI qui du reste et au stade actuel de la procédure judiciaire, bénéficient de la présomption d'innocence.
Au demeurant, nul ne peut mettre en cause la politique et la moralité du FPI sur la base des évènements observés à partir de 2003. La Côte d'Ivoire a vu le FPI gérer les affaires publiques de 2000 à 2002. Ses performances ont été saluées par la Nation entière et par la Communauté Internationale. A aucun moment, il n'a été interpellé sur la question de la gouvernance; au contraire, par la qualité de sa gestion, il a effacé la triste image de '' pays aux dirigeants corrompus" laissée par le PDCI-RDA au sein des institutions financières internationales.
Depuis le gouvernement du Premier Ministre Seydou DIARRA (2003), le FPI est certes au pouvoir avec et par le Président Laurent GBAGBO, mais il ne gouverne plus. Il a mis des cadres qui ont fait leurs preuves à la disposition du Chef du Gouvernement et de l'Etat. A eux d'en faire bon usage et le FPI ne peut être tenu responsable des réussites ou des échecs des uns et des autres. Peut-on blâmer l'équipe de foot-ball de CHELSEA si Didier DROGBA manque un penalty ou connaît des contre-performances en équipe nationale de Côte d'Ivoire?
Le FPI représente le ¼ du Gouvernement (7/33); le RHDP les 2/3. On ne peut pas représenter la majorité d'un gouvernement et se proclamer "opposant".

II. NOS PROPOSITIONS

La lenteur dans la normalisation administrative, économique et sociale du pays, et la cherté de la vie constituent des motifs légitimes d'inquiétude pour tous les Ivoiriens. Les conditions de vie de plus en plus difficiles de nos compatriotes peuvent conduire au désenchantement, au découragement et affecter la confiance et le soutien nécessaires à la réussite de la sortie de crise.
Il revient au Gouvernement d'apporter des réponses idoines et d'ouvrir des perspectives rassurantes pour tous. Nous proposons pour notre part :

  1. dans l'immédiat, de veiller à une forte sensibilisation de l'opinion et une large communication sur les efforts de l'Etat; et à l'application effective des mesures décidées dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie;
  2. A court terme, de donner au pays un nouveau gouvernement dont le format et la composition permettront de conduire rapidement la Côte d'Ivoire à la paix et aux élections;
  3. d'engager sans délai toutes les actions susceptibles d'améliorer la situation économique du pays et les finances publiques.

1 - Appliquer efficacement les mesures gouvernementales pour défendre le pouvoir d'achat des Ivoiriens

En l'absence d'une implication effective des ministres techniques concernés, les mesures prises par le gouvernement n'ont pas eu l'impact attendu sur les prix à la consommation. Il convient de remédier au plus vite à cette situation dans le cadre de la Structure de Concertation mise en place pour lutter contre la cherté de la vie. Le gouvernement doit s'assurer de la mise en place effective, dans les Communes, des Comités de Surveillance des prix et mener sur toute l'étendue du territoire une vigoureuse campagne de communication (sur les nouveaux prix) à travers une large publicité sur les prix des denrées de première nécessité. L'obligation d'afficher les prix devra être respectée. Il importe que de façon générale les Ivoiriens participent à cette action de surveillance des prix et les Comités de Surveillance doivent favoriser cette participation en mettant à disposition des N° d'appel (N° Vert) auxquels les dérives de prix sur le terrain peuvent être rapportées.
L'existence de ce cadre de concertation pour lutter contre la cherté de la vie et du "cadre permanant de concertation entre le gouvernement, les opérateurs du secteur pétrolier et ceux du secteur du transport pour l'étude des réajustements des prix des produits pétroliers" en fonction de l'évolution des cours du baril de pétroler sur le marché international, rend inutile et inopportune  une quelconque grève; le gouvernement a choisi de discuter et de cogérer cette situation particulière avec l'ensemble des forces vives de la nation. C'est dans le dialogue social, dans la confiance mutuelle, dans la solidarité et dans la paix que la Côte d'Ivoire peut sortir du trou dans lequel le PDCI-RDA l'a jeté.

2- Un gouvernement de mission pour la paix et les élections

Le Gouvernement actuel a montré ses limites. Issus de bords politiques différents, prêts à en découdre dans le contexte électoral actuel, les membres du Gouvernement actuel ne constituent pas une équipe soudée, solidairement engagée dans la réussite de l'Accord Politique de Ouagadougou. Ils prennent leurs instructions dans les états-majors de leurs partis respectifs au détriment de la ligne prônée par le Chef de l'Etat. Certains sont candidats à l'élection présidentielle prochaine, d'autres sont directeurs de campagne du candidat de leur parti et voient dans le Chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo, un potentiel adversaire à affronter très bientôt. Les attitudes de défiance à l'autorité, les campagnes de presse, les attaques dans les meetings publics, le laxisme et la désinvolture face à la chose politique, en particulier dans la gestion des remous sociaux, le soutien actif à la menace de grève de l'UGTCI, illustrent le contexte délétère dans lequel évolue le gouvernement actuel. Il faut donc un nouveau gouvernement. Un gouvernement de mission composé de femmes et d'hommes à l'esprit patriotique et républicain avéré, compétents, soucieux de contribuer à la restauration de la paix en Côte d'Ivoire et à la tenue rapide d'élections justes et transparentes, et déterminés à œuvrer à la réussite de l'Accord Politique de Ouagadougou. La formation de ce nouveau gouvernement est une nécessité politique, et le Chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo en a les moyens constitutionnels.
Le RHDP vocifère et vitupère contre cette nécessité et ressort la rengaine d'une certaine fin depuis 2005, du mandat du Président de la République, à laquelle il ajoute maintenant l'idée selon laquelle des dispositions de l'Accord Politique de Ouaga ôteraient au Chef de l'Etat le pouvoir de former un nouveau Gouvernement.
Le débat sur la poursuite du mandat présidentiel: "en cas d'évènements ou de circonstances graves, notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats […]" (Titre III, Art. 38, de la Constitution de Août 2000) est clos il y a longtemps et le RHDP sait bien qu'il l'a perdu. Quant aux dispositions de l'Accord Politique de Ouagadougou relatives au cadre Institutionnel d'exécution, elles indiquent clairement (points 5.1) que ce sont " les deux (2) parties au Dialogue Direct […] conscients de leurs hautes responsabilités dans le fonctionnement de l'Etat et déterminés à parvenir à une normalisation politique et institutionnelle fondée sur la gestion concertée du pouvoir politique et la réconciliation nationale, (qui) décident de mettre en place un nouveau cadre institutionnel d'exécution; elles ajoutent (point 5.2) que " le gouvernement […] travaillera dans un esprit de concertation permanente, de complémentarité et d'ouverture aux autres forces politiques"; ce qui signifie que le Gouvernement n'est pas inamovible. C'est la volonté des deux (2) parties au Dialogue Direct qui préside à la formation du Gouvernement et, à priori les forces politiques de Côte d'Ivoire n'en sont pas membres, mais travailleront avec le Gouvernement dans un esprit de concertation, de complémentarité et d'ouverture.
En plus de la responsabilité de restaurer la paix, le gouvernement aura la lourde mission d'améliorer la situation économique nationale et les finances publiques afin de préserver le niveau de vie des Ivoiriens.

3 – Améliorer la situation économique du pays et les finances publiques

Les mesures de réduction du train de vie de l'Etat et d'abattement fiscaux, sur le prix des denrées alimentaires sont certes nécessaires et louables, mais elles seront insuffisantes pour soutenir durablement le niveau de vie des Ivoiriens. C'est la normalisation de la situation globale du pays qui permettra de relancer l'économie, de produire de la richesse, d'améliorer les revenus et de permettre à nos compatriotes de faire face au coût de la vie. A cette fin l'adaptation du processus du désarmement (PNDDR) au contexte économique actuel et aux exigences électorales s'avère nécessaire.

Le PNDDR actuel est coûteux et lent. Le pays n'a pas les moyens et le temps d'attendre. Si l'environnement économique international continue de se dégrader, la Côte d'Ivoire court le risque d'étouffer dans le triangle infernal des remous sociaux, des charges de la dette et des contraintes liées à la partition du pays. Il faut en sortir en levant la contrainte qui dépend de nous et pour laquelle nous avons applaudi l'APO. Il faut proposer un Désarmement, Démobilisation Accélérés (DDA) et procéder sans délai au redéploiement de toute l'Administration et à la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national.
Le DDA consiste à désarmer et à démobiliser rapidement les ex-combattants pour créer les conditions politiques, économiques et financières pour ensuite les réinsérer convenablement et durablement dans la société.
Avec le DDA, l'unicité de caisse sera rétablie sans délai et tout le pays contribuera aux recettes de l'Etat (impôt et taxes).
Avec le DDA, l'économie reprendra rapidement et avec elle la croissance et la prospérité pour préparer la reconstruction.
Adhérer à ce schéma et s'y engager nécessite du courage, de la volonté et un sens élevé de l'intérêt général et de la Patrie. Je suis persuadé que ces défis sont à la portée du Premier Ministre SORO Guillaume, Secrétaire Général des Forces Nouvelles. Les avancées notables enregistrées dans le processus de sortie de crise seraient ainsi concrétisées par la réunification effective du pays.

III. CONCLUSION

La Côte d'Ivoire est à un tournant de son histoire. Depuis la période de "la conjoncture" jusqu'à la rébellion du 19 septembre 2002, en passant par la dévaluation (1994) et le coup d'Etat militaire (1999), depuis trente (30) ans, le pays ne fait que s'enfoncer dans la crise et dans la pauvreté.
A la base des drames humains qui accompagnent cette déchéance continuelle, la politique hasardeuse et prévaricatrice du PDCI-RDA / RDR et la volonté d'accaparement du pouvoir, qui anime ses dirigeants d'hier et d'aujourd'hui.
La refondation est un espoir de Renaissance, incarnée par le Président Laurent Gbagbo. La Refondation est une aspiration populaire; elle doit triompher de "la "sorcellerie politique"; car elle est la voie de l'espérance et de la modernité.
Restons sourds aux chants des sirènes et aux cris des oiseaux de mauvais augure. Notre salut est dans le travail, dans la paix, dans la discipline et dans la solidarité.
Notre Voie se trouve dans la confiance au Président Laurent Gbagbo et dans le soutien constant au processus de sortie de crise conduit dans le cadre de l'Accord Politique de Ouagadougou.
Confiance et Vigilance.

 

 

Pascal AFFI N'Guessan
Président du FPI

 

 
 
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